Calendrier de l’Avent jour 20 !

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Hello ! Plus que 4 jours avant Noel !! Pour feter ça, voici la partie 2 sur 3 de mon conte de Noel.

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Quand la jeune femme se réveilla les rayons du soleil illuminaient sa chambre. Il devait déjà être tard et elle avait encore tellement de choses à faire. Il fallait finaliser la décoration de la table, cacher les cadeaux pour que les enfants ne les voient pas, et surtout cuisiner tout avant de se doucher et de se changer. Tout ça avant que sa famille ne débarque. Elle avait bien besoin d’un remontant avant de s’y mettre. Elle posa ses pieds sur le parquet glacial et eu un frisson. Cela lui donnait une impression de déjà-vu. C’était plutôt idiot, puisqu’elle devait faire ça tous les matins. Elle avait l’impression d’avoir fait un rêve vraiment étrange, mais son esprit était trop brumeux pour s’en rappeler. En buvant son café bien noir, il lui revint vaguement d’une histoire de lutin du père Noël. Mais le frisson qui la parcourut au moment d’aller aux toilettes lui rendit la mémoire. Elle avait du mal à définir si cela était réel ou non. Ses souvenirs lui paraissaient authentiques, mais ça ne tenait pas debout. Il fallait qu’elle chasse cette idée, elle avait autre chose à faire.

Les premiers invités sonnèrent alors qu’elle venait à peine de terminer de se préparer. Mélinda courut à la porte, accueillir sa cousine. La jolie blonde de vingt-trois ans venait chaque année avec un nouveau compagnon. Cette fois, elle était dans les bras d’un grand brun tatoué jusqu’au cou.

            — Salut Manon, t’es en avance !

            — Oui je sais. On a mis moins de temps que je ne le croyais pour venir. Faut dire que Chris à une conduite un peu sportive avec son Aston Martin, commenta la première invitée en caressant le torse de son ami.

            — Ah oui je vois… Mais entrez je vous en prie. Alors vous deux, ça fait longtemps ?

            — Bientôt six mois ! Tu te rends compte bébé ? C’est fou hein ? Et regarde la superbe bague qu’il m’a offerte ! C’est une améthyste sur de l’or blanc, c’est joli hein ?

Mélinda jeta un rapide coup d’œil et la félicita machinalement. A force, elle avait l’habitude. Ils déposèrent leur veste dans le placard de l’entrée et leurs sachets de cadeaux dans la buanderie ou était cachés les autres. Personne n’allait jamais là-bas et encore moins les gamins. Ils en avaient au moins autant peur que Mélinda. Elle installa ses invités à table et Manon continua d’étaler son bonheur alors que le fameux Chris n’avait même pas encore fait entendre le son de sa voix. Un bon quart d’heure plus tard arrivèrent l’oncle Jean-Luc et la tante Jacqueline. Le premier portait une montagne de cadeaux et la seconde apportait une buche glacée de chez Picard.

            — Oh… J’avais dit qu’il n’y avait rien besoin de ramener, fallait pas t’embêter, couina Mélinda. Mais c’est gentil…

            — Mais ce n’est rien, assura la tante Jacqueline en enlevant sa veste. Tu sais l’année dernière ta buche là, c’était à quoi déjà ?

            — Mangue…

            — Oui voilà. Elle était bien hein, ce n’est pas ça, mais tu sais comment sont les gosses, ils n’aiment que le chocolat alors… Bon j’ai pensé qu’ils seraient contents.

Ils avaient déjà tous les cadeaux et toute l’attention, il fallait encore qu’ils aient le repas ? Pour le peu qu’ils y touchaient de toute façon, trop occupés à crier et courir partout ? Mélinda soupira discrètement et mit la buche au congélateur au-dessus du frigo. Manon salua ses parents et Chris sortit enfin de son mutisme pour en faire de même. Apparemment, eux seuls étaient dignes qu’il se fatigue à dire bonjour. L’hôte de la fête déposa les biscuits aux amandes qu’elle avait fait elle-même sur la table pour que tout le monde puisse en profiter.

            — Vous voulez boi…

La sonnette l’interrompit. Cette fois, c’était papi Léon. Comme il était tout seul, Mélinda lui donna un coup de main pour transporter ses cadeaux. Il avait aussi ceux d’Hélène et Xavier pour que les enfants ne les voient pas. Mais il fallait se dépêcher car ils allaient bientôt arriver.

            — J’ai apporté un bon rouge, commenta Léon.

            — Mais je…

            — Tin-Tin, protesta l’ancien, le vin ce n’est pas une affaire de femmes. Ah Jean-Luc ! Tiens, ouvre un peu le rouge s’il te plait. Et c’est du bon alors fait gaffe.

            — Oh ! Un château moulin des nonnes. Tu sais toujours choisir, papa. Mel, où est le tire-bouchon ?

Mélinda détestait se diminutif, mais décida de ne pas relever et de garder le sourire en allant chercher ce qu’il fallait à la cuisine. La sonnette se fit entendre encore une fois. Cette fois, c’était la bonne ! A peine eut-elle ouvert la porte qu’une petite chose pelucheuse s’engouffra dans le couloir.

            — Nougat ! Reviens ! Les pattes ! Les pattes ! s’écria Xavier avec le petit dernier dans les bras. Oh ce chien je te jure ! Salut, Mélinda. Excuse-moi hein, je vais chercher cet abruti de chien.

Il entra lui aussi, laissant sa femme se débrouiller seule avec les trois autres enfants. Comme toujours, Maélys et Louna se disputaient leur console portable, pendant que Mila pleurnichait pour que sa mère la porte alors qu’elle marchait très bien. Avec eux, c’était toujours le grand débarquement. Mais cette fois, ils étaient au complet. En rentrant, l’hôtesse de la fête entendit un bruit de verre brisé à l’intérieur. Elle arriva en trombe, espérant que personne ne s’était fait mal.

            — Ah merde ! râla Xavier. Je t’ai dit de ne pas toucher le sapin. C’est joli mais c’est fragile.

Il reprit son fils dans ses bras et l’éloigna de la boule de Noël cassée.

            — Ne marchez pas dedans les filles, commenta Hélène. Poussez-vous un peu que Mélinda puisse nettoyer.

La susnommée alla donc prendre une pelle et une balayette. Pendant qu’elle s’occupait de ça, tout le monde prenait place à la table. Elle put enfin s’installer elle aussi, entre Maélys et Louna qui boudaient. La plus grande, huit ans, avait le monopole de la console pour l’instant alors Hélène laissait le petite de six ans jouer avec son portable. La discussion tournait autour des rhumatismes de Léon, puis des bonnes notes qu’avaient eu les gamines depuis la rentrée et enfin sur les exploits du petit Enzo, fierté de son père, et qu’il était si merveilleux de voir grandir.

            — Et toi alors, quand est-ce que tu t’y mets ? demanda Papi à Mélinda.

            — Ben oui c’est vrai ça, insista Hélène, tu sais l’horloge tourne.

C’était la même question tous les ans. Manon n’y avait pas droit, elle. Ils ne voulaient pas mettre mal à l’aise son mec du moment, vu qu’ils n’étaient jamais là depuis bien longtemps. Avoir des enfants n’était vraiment pas la priorité de Mélinda.

            — Il faudrait déjà qu’elle se marie, précisa Jacqueline. Avant trente ans ce serait mieux. Pense un peu à tes parents, les pauvres. Ils veulent des petits enfants eux aussi.

            — Même si j’en avais, ils ne les verraient pas.

Ils avaient élu domicile en Floride depuis trois ans et donnaient à peine quelques nouvelles par l’intermédiaire de leur compte Facebook commun, sur lequel ils postaient beaucoup de photos de plages ensoleillées.

            — Pour voir leurs petits-enfants, je suis sure qu’ils te paieraient les billets d’avion ! Ce serait le bon plan pour des vacances gratos à Miami, fit remarquer Manon. Mais bon si tu veux trouver un mec il faut que t’ai une situation. Je veux dire les hommes aujourd’hui, y’en a plus beaucoup qui veulent d’une femme qui glande à la maison.

            — J’ai un travail…

            — Dessiner ce n’est pas travailler ma grande. C’est bien mignon mais ça ne nourrit pas, grommela Léon.

Mélinda allait répliquer, essayant une énième fois d’expliquer son métier d’illustratrice, mais elle fut interrompue par le chien qui s’était mis à aboyer.

            — Nougat ! Tait-toi ! Mais qu’est-ce qu’il a encore ? brailla Xavier.

Il déposa son fils sur les genoux de sa mère et se leva pour voir ce qui perturbait le chien dans le salon.

            — Tait-toi ! Bon sang mais tu vois bien qu’il n’y a rien !

Mélinda jeta un coup d’œil et vit le yorkshire qui s’excitait en fixant quelque chose d’invisible. L’esprit de la jeune femme se mit soudain à tourbillonner. Et s’il y avait vraiment quelque chose là-bas ? Elle entendit vaguement Louna dire que les chiens voyaient peut-être les fantômes, puis eu l’impression d’être frôlée. Elle se leva pour aider à calmer l’animal. Elle se mit dans son champ de vision et se baissa pour se mettre à sa hauteur.

            — Calme-toi. C’est rien.

Nougat se tut enfin et lui lécha la main. Qu’est-ce qui avait pu l’énerver à ce point ? Elle repensa malgré elle à son rêve. En était-ce vraiment un ? La pièce étant redevenue silencieuse, elle crut entendre un léger bruissement juste à côté d’elle, comme la veille quand la créature avait lutté contre le mauvais esprit. Il avait promis de veiller sur son dîner. Pour le moment ce n’était pas très différent de d’habitude. Au moins le chien l’avait sorti d’une discussion pénible avec le vieux. Peut-être que son lutin n’y était pas pour rien. Elle ne put s’empêcher de sourire en s’écoutant penser.

            — Il vient ce foie gras ? lança Jean-Luc depuis la salle à manger.

            — Oui j’arrive !

Mélinda laissa Nougat qui se tint tranquille et fila à la cuisine. Le foie gras auquel elle ne pouvait jamais échapper malgré ses tentatives était déjà découpé et joliment — on se demandait bien pourquoi — déposé dans une assiette au frigo. Il ne restait qu’à faire griller les toasts. Elle lança une première fournée pendant qu’elle ouvrait un vin blanc doux, plus adapté à la dégustation de cette entrée. Pendant la seconde fournée, elle prit une bouteille de jus de pomme artisanal qu’elle avait trouvé dans un village voisin, qu’elle ouvrit pour les petites. Puis elle mit en route une troisième fois le grille-pain pendant qu’elle déposait sur la table ce qui était déjà prêt. N’aimant pas du tout le fois-gras, elle n’eut aucun regret à retourner en cuisine pour s’occuper du reste des toasts. Maélys la rejoignit bientôt.

            — Dis, t’aurais pas un autre truc à boire ? Genre, du coca ? Ou un autre truc comme ça. Parce que là, ton jus de pomme il a une drôle de tête.

            — T’inquiète pas il est très bon. C’est juste que ce n’est pas comme ceux des magasins.

            — Donc t’as rien d’autre ?

Mélinda leva les yeux au ciel. Il lui restait peut-être un peu de limonade, artisanale elle aussi, mais ça ne se voyait pas, au moins. Elle se rappela également le sirop de grenadine qu’Hélène avait amené l’année précédente. Il devait surement en rester puisqu’elle n’y avait pas gouté. Avec un peu de chance, il était encore bon. Satisfaite de la proposition, la gamine retourna s’asseoir. Mélinda pensa les rejoindre, mais quand elle entendit leur sujet de conversation, elle préféra retourner se réfugier plus loin. Quand ça commençait à parler politique, elle se sentait venir une boule au ventre qui ne la quittait plus.

            — C’est quand même toujours les mêmes qui foutent le bordel, on ne peut pas dire le contraire…

Afin de changer d’ambiance, la jeune femme attrapa son ordinateur posé sur le canapé et lança la playlist de chansons de Noël qu’elle avait concocté. I Saw Mommy Kissing Santa Claus, c’était bien plus agréable à écouter, aussi ferma-t-elle les yeux pour mieux en profiter. Une image de lutin comme on en voyait dans les contes pour enfants se forma dans son esprit. Elle prit une grande inspiration et regarda en face d’elle. Il n’y avait rien.

            — Ah ! Tu es là, s’exclama Hélène. Déjà fatiguée ? T’as fait la bringue toute la nuit ou quoi ? Haha ! Bon, tu peux m’aider avec ton micro-onde ? Faut chauffer la nourriture pour Enzo, mais je n’ai pas compris comment ça marche chez toi. Y’a pas beaucoup d’options en fait… C’est bizarre. Comment t’arrive à cuisiner avec ça ?

            — Je ne cuisine pas avec…

            — Oh…

Mélinda montra comment utiliser le micro-onde, puis voulu retourner au salon, mais sa cousine l’arrêta.

            — Ben viens avec nous un peu. Reste pas planquée toute seule. Promis on a changé de sujet. Manon a calmé papi en parlant de son projet de tatouage. T’aurais vu sa tête ! Il va nous faire une crise cardiaque avec elle.

Coincée, elle fut bien obligée de retourner à la table, mais ce fut de courte durée. Il fallut bientôt lancer une activité pour occuper les gamines, pendant qu’on transférait les cadeaux sous le sapin du salon. Jean-Luc avait prévu le coup et engagé un type pour jouer le père Noël à la fenêtre, depuis le jardin, et disparaitre avant que les petites ne sortent. Elles allaient se chercher un moment puis se résigner. En rentrant, tout devait être en place. Pour une fois, Maélys joua le jeu sans rechigner. Elle savait bien ce qu’il en était, mais donnait le change pour maintenir la magie. Au moins elle ne s’ennuyait pas pendant ce temps-là. Quant à Mélinda, elle fut préposée au déménagement des cadeaux avec Xavier, Manon et Chris. Heureusement, tout avait été mis dans des sachets pour aller plus vite. Il y avait tellement de paquets qu’ils ne savaient plus où les mettre. Tout ça pour que les enfants déballent tout d’un coup sans regarder et ne joue qu’avec deux ou trois de leur favori le reste de l’année. En tout cas, les filles furent émerveillées quand elles revinrent contempler le résultat. Même la plus grande n’en croyait pas ses yeux. Tout était allé si vite. Forcément, après ça, on ne put pas leur refuser d’ouvrir quelque chose, au moins un cadeau avant de manger. Seul Enzo ne se préoccupait pas de tout ça. Du haut de ses six mois, il ne voyait que les lumières du sapin.

Louna donna un paquet à Mélinda et aux autres adultes. Tout le monde devait recevoir quelque chose. Les filles aimaient ouvrir leurs cadeaux, mais aussi regarder ceux des autres, les comparer, et pourquoi pas aider un peu à les ouvrir aussi. La petite arracha la moitié du papier à sa place et exhiba fièrement le livre qui s’y cachait avant même que celle à qui il revenait n’ai le temps de le voir. Elle était plutôt étonnée d’ailleurs que quelqu’un ait pensé à lui prendre un livre. Elle en avait une bibliothèque pleine, mais ils avaient mis un temps fou à le remarquer. Elle déchanta en voyant la couverture. L’autobiographie d’un politique. Ça, c’était papi Léon, elle en aurait donné sa main à couper.

            — J’espère que tu ne l’a pas déjà, fit celui-ci.

            — Oh non. Aucun risque, marmonna Mélinda pour elle-même.

            — J’ai entendu dire qu’il c’était vachement bien vendu. Ça fait un moment qu’il me fait de l’œil, hein. J’aime bien le titre : « Je vous dis tout ». Je demande à voir !

            — Je te le prêterais, si tu veux, proposa la jeune femme.

Avec un peu de chance, il oublierait de le lui rendre.

Nougat attira à nouveau son attention. Il regardait le mur en remuant la queue, comme s’il y avait quelque-chose ou quelqu’un qu’il appréciait. Tout ne faisait que lui rappeler les événements de la nuit. Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Elle se faufila discrètement jusqu’à la salle bain sans que personne en remarque qu’elle s’était absentée. A chaque porte qu’elle franchissait, elle laissait assez d’espace et de temps pour que quelqu’un la suive. Elle ne savait pas si cela servait à grand-chose. Une fois enfermée dans la salle de bain, elle inspira un grand coup. Ce serait le moment de vérité. Si ses souvenirs étaient bien réels, elle n’était probablement pas seule.

            — Dis-moi que tu es là, susurra-t-elle.

Elle se rappela que si elle voulait voir quelque chose, il fallait qu’elle éteigne la lumière. Elle se mit dos à l’interrupteur et l’actionna à tâtons. Elle se retrouva dans le noir, le temps que ses yeux s’habituent. Après quelques secondes, elle commençait à distinguer les objets de la pièce. Pas de trace de créatures étranges. Evidemment. Ce ne pouvait être qu’un rêve. Les monstres de ses cauchemars qui n’étaient qu’en fait des lutins du père Noël ayant pour unique but de la protéger du mauvais esprit de sa famille ? Ce qu’elle pouvait se sentir bête ! Qu’espérait-elle ? C’était ridicule. Il valait mieux qu’elle rallume avant que quelqu’un ne la trouve comme ça et ne lui demande pourquoi. Mais ce qu’elle aperçut en se retournant vers l’interrupteur lui fit lâcher un cri d’effroi. La créature s’effraya et se colla contre la porte. Mélinda l’observa, bouche bée.

            — Ce n’était pas un rêve…

Le lutin confirma en secouant la tête. Elle lui avait fait une sacrée frousse.

            — Je… je suis désolée. J’ai cru que j’avais tout imaginé, je ne savais plus quoi penser. Mais tu m’avais dit que tu serais là… et tu l’es. Je n’ose pas imaginer ce que serait cette soirée sans toi. Je t’ai senti tout à l’heure, c’était bien toi ?

Il opina. Remarquant qu’elle doutait et qu’elle allait mal, il avait essayé de lui faire comprendre sa présence par petites touches, sans l’effrayer. D’autres lutins avaient encore essayé de l’arrêté, angoissés par les conséquences possible de ses actes. Mais lui n’y voyait aucun problème. C’était sa mission qu’il accomplissait, et si pour ça il fallait changer un peu ses habitudes, il le faisait. La plupart des esprits avaient peur du changement.

            — Est-ce que le chien peut te voir à la lumière ?

Il secoua la tête. Voir, ce n’était pas le mot. Il pouvait renifler son odeur et se fier à son instinct, mais il n’utilisait pas ses yeux pour le localiser. C’était le cas de la plupart des animaux. Il essayait de lui expliquer cela à l’aide d’images quand une voix dans le couloir les fit sursauter tous les deux.

            — Mélinda ? Où es-tu encore passée ? On t’attend pour servir. Eh-oh.

            — Oui j’arrive, répondit la jeune femme en réfléchissant à toute vitesse.

Elle commença par allumer afin de camoufler son protecteur, puis fouilla rapidement ses poches alors que les pas approchaient de la porte.

            — Qu’est-ce que tu fais là ? lui demanda Jacqueline quand elle arriva dans la salle de bain.

Mélinda, le téléphone à l’oreille, lui fit un petit signe pour lui demander d’attendre. Puis elle masqua le micro et lui chuchota :

            — Je n’en ai pas pour long, commencez sans moi.

Puis elle continua une conversation imaginaire. Sa tante s’excusa à voix basse puis repartit vers la salle à manger. Quand elle entendit la porte du couloir se refermer, Mélinda put enfin souffler. Elle avait eu chaud. Il valait mieux que sa famille ignore tout, sinon elle était certaine qu’ils piqueraient une crise.

            — Toujours là ? chuchota-t-elle en balayant du regard la pièce.

Elle sentit alors très distinctement les doigts crochus du lutin effleurer son épaule. Elle retrouva le sourire. Essayant de se convaincre qu’elle allait tenir le coup jusqu’au bout, Mélinda se répéta plusieurs fois que tout irait bien. Désormais, elle se sentait un peu moins seule. Chamboulée, elle alla donc retrouver sa famille. Ils n’avaient eu aucun mal à trouver les plats qu’elle avait préparé et à se les servir sans son aide, ce qui était une première depuis longtemps. Mieux encore, lorsqu’elle s’assit à table, personne ne fit de commentaire. Il y eu bien quelque regards curieux, mais ils continuèrent leur discussion l’air de rien. Très rapidement les petites n’avaient « pas trop faim » et quittèrent la table pour jouer avec leur premier cadeau tout en observant et soupesant les autres paquets encore sous le sapin. Enzo, lui, ronflait déjà dans les bras de sa mère qui craignait trop de le réveiller en le lâchant une seule seconde. Mélinda prit une petite part de dinde, juste pour qu’on ne lui fasse pas de remarques, mais se rabattit plus volontiers sur les légumes. La viande était exactement la même à chaque Noel sous prétexte de tradition et elle commençait sérieusement à en avoir marre. Heureusement, elle parvenait à varier un peu le reste, mais pas trop quand même, parce que chacun avait ses petites préférences qu’il ne fallait pas oublier. Avant le fromage, on laissa les petites ouvrir quelque chose, surtout que Mila commençait à piquer du nez elle aussi. Toute cette agitation la réveilla. Cette fois, Mélinda eu droit à un coffret de produits pour le bain. Pas très personnalisé, mais au moins cela lui servirait. Maélys et Louna se mirent d’accord, pour une fois, pour réclamer le droit d’ouvrir plus de paquets. Il y en avait tellement qu’elles obtinrent l’approbation de leur parents qui commençaient à fatiguer. Malheureusement, ils perdirent vite le contrôle et se fut une débandade de papier dans tout le salon. Au moment d’attaquer le fromage, il ne restait plus rien. Mélinda avait reçu des gants de jardinage fleurit et quelques dessins de princesses plus ou moins appliqué. Une fois les emballages jetés, elle décida de fermer les yeux sur l’état de la pièce. Elle avait une chance dans tout ça, c’est que tout allait disparaitre en même temps que ses invités. Comme il n’y avait plus rien à ouvrir, ils attaquèrent le fromage, puis rapidement le dessert.

 

Rendez vous le 23 Décembre pour la fin de ce conte ! ♥

J’imagine que cette partie centrale n’est pas la plus intéressante, mais n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Des bisous à bientôt !

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