Mon cerveau est mon pire ennemi

brain meme

Bonjour !

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous expliquer comment j’ai découvert que mon cerveau avait non seulement une personnalité propre, mais aussi qu’il me haïssait. 

Ma relation avec mon cerveau remonte à loin, aussi longtemps que je m’en souvienne. Le conflit, lui, à commencé vers la fin de l’adolescence alors que je me suis mise à changer très soudainement. Je ne sais pas vraiment ce qui a déclenché chez lui cette haine, mais en tout cas il m’en veut toujours. J’ai beau lui dire que je ne lui veux aucun mal et faire des efforts, il continue sans me dire pourquoi il fait tout cela. Il y a eu différentes étapes dans notre relation toxique. À chaque fois que j’essaie de lutter, il trouve une autre façon de me torturer. Et il est inventif, le saligaud ! En même temps c’est mon cerveau.

La réconciliation est encore loin, mais laissez-moi plutôt vous conter les diverses tentatives de pourrissage de vie de se sale petit emmerdeur. Oui oui, je parle de toi tu m’as très bien entendu ! Moi aussi je t’emmerde, Brain ! (c’est son petit nom, comme Brian, mais pas dans la kitchen)

Let’s go !

 

 

Etape 1 : La douleur imaginaire.

 

Ou trouble psychosomatique. Vous me direz, ce n’est pas vraiment la même chose. Certes, mais comme je ne sais pas vraiment où je dois me situer ici, je citerai les deux.

Cette étape-ci s’est déroulée au lycée. J’avais des douleurs dans les jambes, comme des piqûres dans les os, c’est un peu difficile à décrire, et ça m’empêchait de marcher. Parfois je m’arrêtais en plein milieu de mon chemin, visiblement sans raison, parce que mes jambes étaient bloquées. Ça a fini par remonter jusqu’au bras, bien sûr, pour m’empêcher d’écrire. Une fois, en cours, ma main a simplement arrêté de bouger. J’ai eu mal en écrivant et c’est devenu tellement fort que je ne parvenait plus à tenir mon stylo. Je m’en souviens, j’étais en cours de physique-chimie. Au début la prof à pensé que je me foutais de sa gueule, et bon franchement, je la comprend. Mais ça s’est étendu à tous le bras droit et quand elle m’a vu me débattre avec seulement ma main gauche pour ranger mes affaires, fermer mon sac et m’habiller, c’est-à-dire mettre trois plombes à sortir de la salle à la fin du cours, elle a compris que je ne blaguais pas. Mon bras est resté immobile environs 24 heures. Il a gonflé, forcément. J’ai flippé, merci bien. Et je suis allée jusqu’à Nancy pour faire deux jours de tests divers et variés pour voir d’où ça pouvait bien venir, tout ça me faire dire que c’était « dans ma tête ». Sans déconner ? À l’époque, j’y croyais qu’à moitié, mais depuis j’ai compris. Le problème, c’est Brain.

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Evil Brain

Et ce n’est pas la seule douleur qu’il m’a donné. Non, il y en a tout une panoplie, des maux de tête aux maux de ventre, allant jusqu’à me rapprocher de l’ulcère. Genre, quand je dois passer l’aspirateur, j’ai super mal aux ventre, avec des crampes. Mais voilà, j’ai décidé de ne pas le laisser faire, d’avoir mal mais de continuer quand même. Je ne l’ai pas laissé m’arrêter. Et ça à marché, un temps. Il a vite compris que son astuce ne fonctionnait plus très bien alors il a laissé tombé pour une autre technique de torture.

 

Etape 2 : Les rêves piégés.

 

Si. Vous avez bien lu. Et c’est n’importe quoi on est d’accord. Mais il y a différent type de rêves piégés alors je vais découper cette partie.

En tout les cas, si vous me connaissez un tout petit peu, vous savez que les rêves, c’est toute ma vie. J’en ai besoin. J’écris avec. C’est vital. Pour exemple, cette petite anecdote :

Je suis quelqu’un qui dors très mal. Je passe mes nuits à tourner en rond et me réveiller tout le temps et souvent je ne me sens vraiment fatiguée que le matin, moment où je rêve le plus d’ailleurs. Mais voilà, c’est fatiguant à la longue de ne pas avoir de sommeil régulier, alors j’ai voulu tester les somnifères, histoire de voir un peu ce que ça fait, un vrai sommeil réparateur. Alors, oui j’ai dormi, mais je ne rêvais plus du tout. C’était le black-out complet jusqu’au matin. Cela peut paraître génial. C’est vrai quoi, une bonne grosse nuit, d’un coup, sans interruption, ça n’est pas désagréable en soi. Mais aucun rêve ? Je ne l’ai pas supporté. Au bout d’une semaine, j’ai abandonné, c’était trop angoissant. Tant pis pour mon sommeil. 

 

Les rêves de morts

Oui hein ? Ça ne sent pas la joie. Bon en lisant ça, vous vous dites que tout le monde à déjà fait ce genre de rêve. C’est vrai. Que ça n’a rien de bizarre. C’est vrai aussi. Mais attendez.

Certes, on a déjà tous rêvé de la mort d’un proche et été triste. C’est normal d’avoir peur de perdre quelqu’un. J’ai par exemple rêvé de la mort de ma grand-mère et été obligé de l’appeler pour me rassurer. Jusque là tout va bien. Mais j’ai aussi rêver que mon père était mort. Ce n’était pas un événement récent dans mon songe, c’était arrivé longtemps auparavant, je m’étais habituée, j’avais fait mon deuil. D’ailleurs on en parle pas dans mon rêve, je le sais, c’est tout. C’est une sensation, une certitude, mais ce n’est pas du tout le sujet. Le sujet était une éclipse solaire alors pour vous dire… Et puis je me suis réveillée et je l’ai croisé en sortant de ma chambre. Et c’est là que je me suis dit « Meeeeeeeeeeerde il est encore là lui ? ». Dis comme ça on dirait que je m’en fichais mais j’étais surtout choquée d’y avoir cru à ce point. Cela me paraissait tellement normal que je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait en le croisant. D’ailleurs, j’ai vécu la même chose en le croyant en fauteuil roulant depuis des années alors que pas du tout (et plusieurs fois en plus). Alors pourquoi toujours mon père ? Allez savoir !

Ces rêves là, à eux tout seuls, ne suffisamment pas à dire que Brain me torture dans mon sommeil. Je vous l’accorde, mais couplez les aux autres et vous changerez d’avis.

Dans l’autre sens, ma mère essaye très souvent de me tuer en m’étranglant. Toujours de la même manière, toujours elle. C’est enquiquinant. 

 

les rêves qui me font croire que je suis dangereuse.

Je fais pas mal de cauchemars, il s’agit assez souvent de course poursuite où je ne vois pas ce qui me suit mais j’essaie quand-même de semer cette choses en faisant d’incompréhensible détours. J’ai aussi pas mal de rêves avec des sensations qui restent au réveil, comme le crabe sur la plage qui me grimpe dessus, les crampes d’estomacs, les chatouilles etc. Mais parfois aussi, je suis poursuivie à mon réveil par les sons de mes rêves.

J’ai par exemple rêvé que j’étais une femme noire, avec un mari blanc et deux petites filles métissées. J’étais très anxieuse de ce qui pouvait arriver aux petites si elles ne faisaient pas attention et l’horreur arriva, elles sont tombées. Oh, rien de bien grave, elles se sont juste cognées un peu, même pas une bosse. Mais c’est là qu’il se passe le plus étrange. Mon fameux mari dit qu’il va s’occuper d’elle. Il les emmène dans la cuisine (de ma grand-mère, je ne sais pas pourquoi). Moi je m’assois dans le salon, sur le canapé et j’attend « mon tour » sans vraiment savoir moi-même de quoi je parle. Et puis j’entend des sons. Vous connaissez le bruit que fais une cuisse de poulet rôti, quand vous l’arrachez, ce bruit d’os qui se détache ? Ben c’est ça que j’ai entendu. Le type démembrait les gamines, et j’attendais mon tour. Zéro réaction. Zéro émotion. Rien. Je me suis réveillée avec ce bruit atroce dans les oreilles qui refusait de s’arrêter et j’ai dû écouter de la musique pour me calmer. Autant dire que j’ai passé la nuit à me demander ce qui n’allait pas chez moi.

Autre exemple : J’ai rêvé que j’étais chez ma grand-mère (l’autre !) sur un lit au milieu du couloir qui n’avait strictement rien à faire là, avec ma grande sœur qui avait ses traits d’adolescente de 13 ans, ce qui faisait que j’étais plus âgée qu’elle…

Le lit était contre la porte d’une pièce vide, enfin presque. Dedans il y avait un lopin de terre, genre potager et ma grand-mère qui jardinait. Et pas n’importe quoi ! Non, elle avait planté un chat. Enfin si on veut. Pour moi c’était un chat, mais ça n’y ressemblait pas. On ne voyait que quelques organes atrophiés, des petits poumons tout sec et surtout un petit cœur rouge qui battait à peine. J’ai demandé à ma grand-mère ce que c’était et elle m’a répondu d’un air mystérieux, que cette plante-chat était capable de détecter les femmes qui seraient de mauvaises mères pour les tuer. Et c’est là que cette chose horrible s’est jetée sur ma gorge.

Pourquoi ? Je veux dire, j’étais trop jeune pour les enfants, je n’y pensais même pas et voilà. J’ai encore passé la nuit à me demander si je n’étais pas un monstre qui se cachait bien.

J’en ai fais un autre, où je me transformais justement en monstre et où j’arrachais le bras de quelqu’un pour m’enfuir ensuite comme une araignée. J’ai écris une histoire dessus, que j’ai appelé « le Doppelgänger » que j’ai mis sur Wattpad rien que pour vous. (C’est de l’horreur).

Cette technique là, d’écrire mes rêves pour les rendre moins flippant, c’est quelque chose de vraiment très utile et qui fonctionne bien, je l’ai aussi fais pour cette histoire de lutin du père Noël, et je compte encore le faire avec une exorciste. Ça permet vraiment de rendre les cauchemars plus logique et donc moins effrayant. C’est beaucoup plus efficace que d’essayer en vain de les oublier.

 

Les rêves imbriqués

 

inception
Aka inception

Vous les connaissez tous, ce sont ses rêves dont on se réveille, mais qu’on dort encore donc on se re-réveille. Dans mon cas il y a eu une bataille épique entre Brain et moi que seul l’un de nous deux pouvait gagner.

C’est quelque chose qui m’arrivait assez souvent à une époque, si bien que j’ai développé des astuces pour savoir si j’étais réveillée ou pas. Déjà, si je n’arrive pas à bouger, à parler, à ouvrir les yeux etc… c’est que je ne suis pas réellement réveillée. Une fois que j’avais compris ça, et appris à voir quand mon rêve n’est pas logique comme la réalité, il a bien fallu gruger. Non parce que se réveiller deux fois, ça va, mais au bout de trois, quatre ou cinq fois, on commence à sérieusement se demander où on est. J’ai plusieurs exemples du genre, je vais vous en donner deux qui m’ont sérieusement rendue dingue.

Il y a eu une fois, ça doit dater du lycée aussi je penses, ou peu après, où ma mère est venue me réveiller pour me dire qu’elle allait faire des courses et me demander d’être debout quand elle rentrerait. Sauf que je me suis endormie. Dans mon rêve, le premier, rien n’était logique, je passait de chez moi à la cave de ma grand-mère (oui encore !) sans raison, je me suis même téléportée comme les êtres de lumière dans Charmed, donc bon, pas d’ambiguïté, je dormais. Ensuite, je me suis réveillée plusieurs fois dans mes rêves, je dirais au moins trois fois, mais je ne sait plus exactement ce qu’il se passait. Toujours est-il que ma mère est revenue me réveiller, mais bon, elle faisait pas trop la gueule, mais quand même fallait me lever maintenant. J’avais les yeux un peu collés, mais j’ai pu bouger et la sentir à côté de moi. Forcément, à m’être déjà réveillé plusieurs fois, j’ai douté. J’ai donc sentit sa jambe à côté de moi pour m’assurer de sa présence. Et je me suis encore réveillée, et y’avait personne. J’étais complètement paniqué parce que j’allais surement me faire engueuler, qu’il était presque midi et tout. Alors je descend en vitesse et là je vois l’heure sur le micro-onde. Il ne s’était même pas passé une demi-heure. Mais là, au moins, j’étais même sacrément réveillée !

Le second exemple est aussi la première fois où j’ai vraiment parlé à Brain. C’est un peu flou, mais je me suis également réveillée plusieurs fois, essayant de remarquer ce qui n’allait pas pour savoir si je dormais ou pas. Déjà cette bataille, c’est pénible, mais c’est encore pire quand ton cerveau se paye volontairement ta tête. Il y a eu le moment ou je n’arrivais pas à bouger. Puis je me réveille parce que j’ai compris que je dormais. Et c’est là, excédée après le énième tentative, que je dis à Brain, « Ha ! Ça ne marche pas, la lumière est éteinte ! ». Oui, parce que j’avais fait un cauchemar plus tôt dans la nuit et que j’avais allumé une lampe pour pouvoir à nouveau fermer les yeux. Tout était parfait, sauf ça ! Et je l’ai vu ! Je me suis tout de suite réveillée et cette fois la lumière était bien allumée et tout allait bien. J’ai fait toute la liste, vous pouvez me croire ! Je bougeait, je parlais etc… J’avais réussi à le piéger, à l’avoir. Non mais. Du coup, je me suis levée en vitesse pour le raconter à ma mère, tellement c’était n’importe quoi. Je descend, elle est dans la cuisine et vous savez ce qu’elle m’a dit ?

Rien.

Parce que je me suis encore re-réveillée.

Il m’avait eu ce con ! Bordel !

Bon, depuis, j’en fais nettement moins des comme ça, je pense que la guerre avait atteint son paroxysme. Ça ne l’amuse plus.

Vous connaissez cette sensation de chute au moment de l’endormissement, quand on sursaute parce que qu’on croit tomber, mais pas du tout ? Mais est-ce que ça vous ait déjà arrivé 10 fois de suite ? Parce que moi, oui. J’ai du m’asseoir dans mon lit et dire à Brain d’arrêter ses conneries. 

 

Etape 3 : No Brain. 

 

L’étape la plus récente, c’est en ce moment. Je ne trouve plus mes mots, mon esprit parfois se vide totalement et il ne se passe plus rien. Si on me pose une question, aucun mot ne me vient. Rien. Nada. Le néant. Je l’ai particulièrement remarqué lors d’une conversation sur le MCU avec un ami dans le train. Je suis fan, je connais presque tout par cœur et là quand on en a parlé, ce fut le vide total. Excepté une chose : Brain s’est mit à me répondre. Le premier mot qu’il m’a dit fut : Fuck. Je vous jure. J’ai dit à mon ami de me poser la question une autre fois parce que mon cerveau venait de me dire Fuck, ça ne l’a même pas choqué. Faut dire que je lui raconte mes rêves alors forcément…

homer's brain

Et depuis ce jour là, il n’arrête pas. Dès que je cherche un truc, pas forcément compliqué, ben il m’envoie chier. Je vous assure que je l’entend. Quand il ne se contente pas carrément d’un soupire blasé ou de marmonner vaguement. Il est là, il est assis sur son cul, et il ne bougera pas. Non, non. J’en viens même à me demander si je suis une flemmarde, ou si c’est LUI. Non mais c’est vrai quoi, et si c’était lui, le procrastinateur ?

En y réfléchissant, il fait tout pour que je ne fasse rien. Il me fait mal pour que je ne puisse plus ni marcher ni écrire, il m’enferme dans mes rêves pour que je ne me réveille pas, puis il m’empêche de réfléchir en faisant le grève. C’est aussi à cause de lui que j’ai toujours envie de faire le contraire de ce qu’on me dit de faire, que j’arrive pas à écrire quand j’ai le temps, que je reporte tout à demain, puis au surlendemain… Tout ça, c’est la faute de BRAIN ! Il me manipule comme il veut et il me hait. Il me rend dingue. Là, tout de suite, j’ai l’impression d’avoir oublié d’ajouter quelque chose à l’article. Mais je crois que c’est surtout Brain qui n’est pas content que je le dénonce et qui essaye de me faire douter. Mais ça ne va pas se passer comme ça, mon petit père.

N’est-ce pas Brain ?

Brain : Fuck off…

Oh et puis merde ! Et vous, comment va votre cerveau ?

 

Un jour, je vous parlerai de mes contradictions, qui rendent ma vie infernale. Et de mes rêves encore, ceux qui sont juste loufoque. J’vous jure, c’est pas simple d’être moi. 

 

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