Calendrier de l’Avent jour 8

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Aloha ! Excusez du retard pour aujourd’hui, j’ai pas internet depuis ce matin (pratique pour faire des recherches pour la fac n’est ce pas ?)

Enfin bon ! Me voilà ! Heureusement que j’ai mon téléphone, même si c’est moi pratique.

Le texte du jour a été réalisé dans le cadre de l’atelier d’écriture de la fac (encore) le thème c’était Cluedo et la première et la dernière phrase étaient imposées. J’ai juste remplit le reste avec un meurtre. J’espère que vous aimerez !

L’hiver

Il est six heures du soir, mon verre est aux trois quarts vide, et la nuit commence. Mon livre quant à lui est à peine commencé. Le dossier sur lequel travaille le professeur Violet me parait bien suspect. Je ne sais pas ce qu’étudie cet archéologue douteux, mais je devrais me méfier de lui. Il vaut d’ailleurs mieux qu’il ne sache pas que j’ai lu son document. Quoi que. Il n’aurait pas dû l’oublier dans la bibliothèque. S’il n’est pas plus prudent, qu’il ne s’étonne pas de ses ennuis. Je me souviens l’avoir vu tout à l’heure parler par messe basse au Sergent Legris et je me demande s’il est dans le coup ? Le vieux militaire a toujours eu une relation tendue avec la loi, après tout. Je crois que je devrais faire attention à moi. Mais ils sont tous occupés et j’ai bien vérifié que j’étais seul avant de m’installer. Les deux comploteurs sont allés soit disant prendre l’air et fumer, mais je crois qu’ils avaient des secrets à se dire en privé. Cela me va bien. Vu la taille de leur cigare, j’ai encore du temps. Et ils ne sont pas assez fous pour se rendre suspect en les entamant à peine. Quant à Monsieur Prunelle, il est surement au grand salon avec la charmante Mademoiselle Pêche, à lui parler de ses tableaux et à les comparer avec ceux que j’ai à mes murs. On en aura tous entendu parler, ici, de son préféré. « L’Hiver », d’un peintre russe méconnu : Grossnievsky. Monsieur Prunelle pourrait en parler des heures entières. Le tracé du pinceau sur la tombe, la couleur du ciel plus blanc que nature et la terre noire en contraste. La métaphore entre la mort et l’hiver de la vie qu’il aime tant rappeler. Il prête au russe un génie qu’on n’aurait plus vu depuis Raphaël. Rien que ça ! Et lui, qu’est-ce qu’il a peint ? De pâles copies. Il a beau le nier, moi je le vois à des kilomètres. Il s’inspire un peu trop des œuvres des autres. Pour sûr, il est meilleur pour faire de longs discours. Cet artiste est vraiment très bavard quand il s’agit de peinture, de sculpture ou même de musique. Il ne s’arrête jamais. J’espère qu’il n’en fera pas trop tout de même. Il sait qu’elle m’est promise et il n’osera pas s’interposer. Il joue les séducteurs, mais il cache de multiples passeports dans ses manches. Toujours à voyager, jamais plus d’un mois au même endroit. C’est un volage, un impatient. Cette vie n’est pas faite pour la belle Mademoiselle Pêche. Elle deviendra une Madame Lenoir et aura une vie paisible et voluptueuse dans ma villa. Que peut espérer de plus une si belle dame ? Je ne sais plus si je dois enquêter sur l’affaire de l’archéologue ou si je dois rejoindre ma douce et la sauver de l’ennui terrible qu’elle supporte probablement en ce moment même. Je me fais trop de bile, j’en ai peur. Voilà que j’en ai des maux d’estomac. Tout de même, c’est étrange que cela me brûle à ce point et si soudainement. Je ne suis pas du genre à me rendre malade pour si peu. Aurais-je bu trop de Whisky ? Pas plus que d’habitude. Je regarde mon verre. N’a-t-il pas une couleur étrange ? Je renifle son odeur. Elle aussi ne me dit rien qui vaille. La douleur devient vraiment insupportable. Qui donc m’a apporté ce breuvage de malheur ? Madame Blanche ! Mais voyons, qu’aurait donc la bonne contre moi. Elle travaille pour moi depuis plus de dix ans, si elle avait voulu me tuer, il y a longtemps qu’elle l’aurait fait. Non. Ce doit être quelqu’un d’autre. Je me plie soudain de douleur et lâche mon verre qui se brise au sol. La première personne qui me vient à l’esprit est Prunelle. Bien sûr. Si je ne suis plus là, qui l’empêchera de séduire Mademoiselle Pêche ? Mais, je ne sais pas. Cela pourrait tout aussi bien être le Professeur Violet ou son complice. Ils ont pu remarquer mes suspicions et décider d’éliminer le gêneur au plus vite. Si seulement je pouvais me relever. Appeler du secours. Attraper le téléphone. J’ai bien trop mal. J’ai peur de mourir. Je ne veux pas partir sans savoir qui… Mademoiselle Pêche ? Ma douce ? Que fait-elle ici ? Je l’appelle à l’aide, mais elle ne réagit pas. Elle me lance un regard neutre, comme si j’étais simplement en train de lire. Elle tient une fiole entre ses doigts délicats. Elle se penche vers moi et me parle. J’ai du mal à me concentrer sur sa voix qui résonne sourdement à mes oreilles. Elle parle de Prunelle. De son père. De notre mariage honteux. Mais… Ah, que je souffre de l’entendre dire que me fréquenter était pour elle une torture que son père lui imposait. L’artiste lui a promis des milliers de belles choses exotiques. Vile femme, que t’es-tu laissé bercer par ses mensonges ridicules. Je m’écroule devant elle. Mon corps me répond à peine. Tout est la faute de l’artiste. Même Violet et Legris seront ravis que je disparaisse du paysage. Et qui restera-t-il alors pour dire la vérité sur ma mort ? Personne. Personne… Pas même la bonne. Madame Blanche est peut-être aussi dans le coup. Comment pouvait-elle ignorer le poison dans mon verre ? Ou peut-être que je perds l’esprit. Tout s’embrouille dans ma tête. La jolie Mademoiselle Pêche disparait dans l’ombre de la bibliothèque. Je suis seul à présent avec la mort. Quel cruel destin, moi qui ne voulais que le bien de chacun. Ils sont injustes. Tous. Je n’ai même plus mal maintenant. A quoi bon lutter alors. Je me sens vide et froid. Je suis gelé, mais je ne tremble pas. Je n’en ai plus la force. Ah, si Prunelle était là, il le dirait. Mais non. Je m’en passe bien. Je n’ai pas besoin de Grossnievsky avant de mourir. Pitié. Que je m’épargne au moins ça. Ma vue se brouille maintenant. Les couleurs disparaissent. La lampe au-dessus de moi m’aveugle de sa lumière blanche, mais le sol est aussi noir que le néant. Ça y est. Prunelle le savait. L’hiver serait long, il ne faisait que commencer.

 

Et voilà ! A bientôt en espérant que ca aille mieux.

5 réflexions sur “Calendrier de l’Avent jour 8

  1. J’ai été un peu perturbée par le rythme en début de texte, j’ai trouvé que les phrases courtes detonnaient avec le contexte plus calme. J’aurai mis un peu plus de retours à la ligne pour illustrer les pensées aussi !
    Très joli texte, ça m’a amusé de retrouver le jeu de plateau 😉

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    1. Merci pour ce commentaire. Je t’avoue que je n’ai pas fais attention a la longueur de mes phrases, mais j’ai tendance a faire du cours la plupart du temps. Je saurai pas trop dire si est plus que d’habitude ^^ par contre qu’est ce que tu veux dire par illustrer les pensées ?

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